A écouter

BONUS 2 : Rosa Bonheur : une femme libre à l’extrême !

Lorsqu’elle décide de devenir peintre et sculptrice, après une formation en couture, les animaux vont devenir un de ses thèmes favoris : “J’avais pour les étables un goût plus irrésistible que jamais courtisan pour les antichambres royales ou impériales.”. Afin d’en étudier leur anatomie en se rendant au marché à bestiaux, elle est obligée de demander une autorisation de porter le pantalon et l’obtient en 1852 ! Elle devient sans doute la première femme à porter ainsi officiellement le pantalon, une ordonnance de 1800 de la préfecture de police de Paris l’interdisant aux femmes. (Ordonnance abrogée en 2013 seulement)

Rosa Bonheur va affirmer son anticonformisme en s’habillant comme un homme (d’autres suivront de près comme George Sand), se couper les cheveux, fumer le cigare, monter à cheval comme un homme et non pas en amazone comme la bienséance l’exigeait pour les femmes à cette époque et vivre avec son amie d’enfance Nathalie Micas, peintre elle aussi, puis à son décès avec Ana Klumpke, artiste américaine.

BONUS 3 : La Source

En observant ce dessin, on ne peut s’empêcher de voir des similitudes avec les œuvres du même nom du Musée D’Orsay : élongation du corps, sensualité du personnage, pause travaillée proche de la sculpture.  L’œuvre majeure qui a inspiré toutes les autres, peintures et sculptures, est sans doute « La Source » d’Ingres. Elle évoque l’idéal féminin, la beauté mais aussi une forme de mystère qui ne peut échapper aux nouveaux mouvements bien que la représentation du corps soit proche du modèle classique. Source : allégorie de la vie, de la naissance, le sujet permet de travailler le nu féminin. Ici on a l’impression de pénétrer dans un monde bucolique curieusement inspiré de son Alsace natale . Vous serez surpris de comparer ce dessin préparatoire au tableau définitif de 1884 visible dans son atelier (salle rouge)  : Page d’accueil | Musée national Jean-Jacques Henner. En effet la pause est tout à fait différente, preuve du long travail de création avant la composition finale

BONUS 4 : Rodin et les danseuses cambodgiennes

Le ballet royal du Cambodge avait été invité à l’exposition coloniale de Marseille. RODIN découvre la troupe des danseuses lors de leur passage à Paris en juillet 1906. Il ressent un coup de foudre immédiat pour un art de la danse à l’esthétique pure et gracieuse qui souligne le corps de la femme. Il exécute près de 150 dessins, aquarellés par la suite, qui s’attardent sur l’étude des mouvements corporels et le drapé des vêtements.

Considérant le dessin à l’égal de la sculpture, Rodin avait capté grâce à cette série exceptionnelle dont est issue l’œuvre présentée ici « la sensualité divine » qu’il vénère dans l’antique.

BONUS 5: La restauration de Célimène

Cette œuvre est une huile sur toile peinte au XIX par Monsieur Théophile POILPOT, elle représente un portrait de jeune femme prénommée Célimène.

Ce tableau présentait un état préoccupant, en effet des restaurations précédentes effectuées au début du XXè siècle avaient été entreprises afin de consolider le support toile altéré par de nombreuses et importantes déchirures, des pièces étaient collées au revers avec un adhésif fréquemment utilisé à cette époque, de la Céruse ou blanc de plomb, qui a la particularité de durcir au fil du temps jusqu’à devenir dur comme de la pierre et très difficilement réversible.

La céruse en durcissant avait provoqué des tensions majeures tant sur le support que la couche picturale occasionnant des déformations importantes tels que crevasses et plis profonds qui de fait altéraient également la couche picturale rendant difficile la lecture de l’œuvre.

L’objectif de la restauration a donc été en premier lieu de libérer la toile de ces tensions par le biais d’un retrait mécanique des pièces au revers et des résidus de colle afin de redonner au support une planéité satisfaisante. Une fois le revers assaini il a été possible de le consolider par une reprises au fil à fil des déchirures anciennes et par un doublage de la toile (collage d’une toile neuve sur la toile d’origine).

La restauration esthétique a suivi, masticage des lacunes de couche picturale, retouches illusionnistes et enfin la pose d’un vernis final afin de protéger l’oeuvre des Ultras Violets et de griffures potentielles.

BONUS 6 : La Femme symboliste

Tout à la fois madone ou instrument du diable, la femme symboliste est ambiguë et complexe. Cette ambiguïté s’exprime dans l’opposition des couleurs comme les rousses au visage de porcelaine, émergeant d’un fond sombre ; l’évocation de créatures envoutantes à la longue chevelure libre, aux visages de Madone, tour à tour dans des poses retenues ou abandonnées mais dont le regard est toujours vide ou insaisissable ; fragiles comme prisonnières d’un ennemi inconnu et inquiétant cherchant la protection d’un chevalier comme des héroïnes du Moyen-Age ; sages, exotiques, fragiles mais en retrait, donnant le sentiment qu’on ne peut les atteindre et encore moins les séduire ; mais fortes aussi, combattives, héroïnes d’épopée, déterminées et dominatrices dans leur relation amoureuse…..

La femme symboliste est insaisissable comme un mythe, une essence divine ou diabolique mais fascinante, troublante et hypnotique pour tout homme.

BONUS 7: L’inconnue de l’Académie Carrière

L’identité de cette femme est inconnue. La façon dont Carrière l’avait peinte porte à croire qu’elle était peut-être une élève de l’Académie Carrière. Il fallait du tempérament pour être une artiste vers 1890.L’école des Beaux-Arts leur est interdite. A l’Académie Carrière, un des 1ers ateliers mixtes de Paris, Carrière professait un profond respect pour les femmes, soit un tiers de l’effectif. Matisse les appelait « les demoiselles de l’atelier ».

Vers 1910, elles exposèrent collectivement sous le nom de groupe : « Elles ».

Saurons-nous un jour mettre un nom sur le visage de l’inconnue du tableau parmi les Cécile, Lluisa, Octavie qui apprirent la peinture à l’Académie Carrière ?

BONUS 8 : Pourquoi tant de rousses ?

On retrouve de nombreuses femmes rousses dans l’histoire de la peinture: couleur de mystère mais aussi couleur de la prostitution. Le mal est incarné par la couleur rousse et vient s’opposer à la candeur et la fragilité de la femme blonde. Le roux c’est la couleur du feu de l’enfer, du diable et naturellement la femme rousse est celle qui va laisser libre cours à ses pulsions sexuelles. La rousseur c’est aussi le symbole de la violence.

Cette symbolique de la rousseur fait partie de la formation des artistes du XIX et elle explose dans la peinture de ce siècle. La raison est en simple : on dépeint des scènes de rue et de cabarets où la prostitution est un sujet qui fascine : les femmes qui offrent leurs charmes dans la rue, les danseuses qui attisent le désir du spectateur.

Mais la rousseur c’est aussi le symbole de la liberté, de la femme qui s’émancipe : les femmes qui ouvrent la voie du féminisme, les guerrières et même la Marianne sont représentées rousses.

Cette femme rousse trouve tout naturellement sa place dans les premières publicités (les Chérette par exemple) et va faire la une des journaux dans la défense de la République : après la violence et la pulsion sexuelle, la liberté et l’impertinence viennent compléter la palette de symboles de la femme rousse.

Un peintre Jean Jacques Henner va en faire sa couleur fétiche. Il ne s’est jamais exprimé à ce sujet et même son Christ sera roux. Jeu d’ombre et de lumière, travail à la sanguine, contraste des couleurs, c’est une vraie recherche artistique qu’il nous propose comme d’autres s’essaient aux couleurs vives et aux palettes vibrantes.

BONUS 9 : Don quichotte ou la poissonnière

Voilà un nom bien étrange pour cette scène de rue.

Montmartre à l’époque de Toulouse-Lautrec c’est encore le maquis, une zone où s’entasse une population qui vit misérablement et où les plus pauvres s’entassent dans des cabanes faites de matériaux de récupération. C’est là que se retrouve toute une population exclue de Paris en raison de la hausse des loyers et des nouveaux lotisseurs spéculateurs de la capitale. Il y avait là dès le début du XIX toute une vie pittoresque où se côtoyaient tous les petits métiers, les fortunes déchues mais aussi tous les artistes en devenir qui allaient peu à peu modifier ce lieu et, avec la création de nombreux cabarets, le mettre en valeur et lui donner la couleur que nous lui connaissons aujourd’hui.

Le chemin de la marée ou le chemin des poissonniers ne passe pas loin : c’est par là qu’arrivent les poissons pêchés au nord pour alimenter le marché de Paris et les nouvelles halles.

Toulouse Lautrec est à la croisée de tous ces univers : il observe la société autour de lui et on raconte qu’il aimait observer le maquis depuis le Moulin Rouge et justement Joséphine n’est pas loin : tous les matins elle vend son poisson à la criée devant sa cabane et le reste du temps elle harangue les passants  avec ses chansons se moquant des magouilles de la république et les mérites de la monarchie…. De là à y voir un lien avec Don Quichotte, est-ce là l’explication ? Montmartre c’est aussi la butte des moulins à vent : on y produit encore la farine, c’est aussi le lieu où l’on brave l’autorité, un lieu de résistance où toute forme d’ordre serait vaine. Ce thème du don-quichottisme est d’ailleurs souvent repris dans les caricatures des journaux de l’époque et la maréchaussée a beau tenté de faire taire notre poissonnière, rien n’y fait…. A Montmartre souffle un vent de liberté….

Tout cela n’est qu’une hypothèse bien sûr que je vous propose pour tenter de comprendre le titre de cette gravure après avoir croisés plusieurs récits sur Montmartre, la vie de Toulouse Lautrec ainsi que quelques-unes de journaux de cette période.

BONUS 11: Charles BAUDELAIRE 1821 – 1867

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

BONUS 13: Salle des Marianne

Retrouvez l’affiche correspondant à ces affirmations :

Petit voyage au fil des unes….

  1.  Elle symbolise la France coloniale
  2.  C’est la justice dans l’affaire Dreyfus.
  3.  Ça c’est de l’anticléricalisme !
  4.  La voilà qui nous présente l’impôt sur le revenu.
  5.  Elle se bat contre les anarchistes
  6.  Elle incarne le patriotisme.
  7.  C’est la France martyr.
  8.  Vive la démocratie !
  9.  Quelle belle Parisienne !
  10. Les ultras nationalistes se moquent d’elle.
  11. Son buste devient le symbole d’une France généreuse.

Vous ne les avez pas toutes retrouvées, consultez les réponses sur notre grille d’aide.

Focus-01 Sarah-Bernardt-Lautrec

FocuFocus-01-Sarah-Bernarhdt-Sarony

Focus-01-Sarah-Bernarhdt-La-belle-Otéro

Focus-01 Sarah-Bernhardt-Reutlinger.mp3