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L’objet de l’art disparaît ainsi sous la convention du sujet. Les générations nouvelles se dressent, ignorant en dehors des habitudes d’esprit du passé, elles se désintéressent de ce soi-disant art qui lui est étranger, cherche de nouveaux sujets pour exprimer ses habitudes, ainsi une convention en remplace une autre.L’art cependant réparait par instant pour perpétuer sa vie. Giotto, Léonard de Vinci, Raphael, Michel Ange, Rubens, Rembrandt, Vélasquez, Durer, Holbein, nous disent que la forme triomphe du sujet, et l’on peut dire qu’une oeuvre dont on se rappelle seul le sujet et non la forme d’art est mauvaise.

C’est l’admiration profonde de la nature qui domine l’œuvre de ces maîtres et le nom du sujet importe peu sur le cadre. C’est ainsi que la foule habituée au sujet ne comprend rien à l’art antique sans pittoresque, n’exprimant que la sensualité des formes, l’harmonie de la nature humaine, le sujet étant secondaire, il ne reparaît que dans les époques de décadence où il retrouve à nouveau la foule ignorante.

La vérité est que, dès que les arts ont exprimé autre chose que l’admiration ingénue de Pommas et ses sentiments simples, ils se sont prostitués et les artistes brillants de ces époques ne persistent que par l’émotion qui se dégage des formes, le sujet en est généralement vain et la décadence de toute école commence déjà quand il mourut, les opinions qu’il avait dû exprimer par son art ont bien plus guidé ses disciples que son point de départ et c’est sur les idées qu’ils se sont successivement déformés.

Quelques torses antiques, des morceaux de nature ont révélé à nouveau l’objet réel, et la renaissance a eu sa minute très vite éteinte par les protecteurs des arts. Il faut se rappeler à quel degré d’incompréhension était arrivé le paysage historique, pour comprendre le service qu’ont, rendu les artistes en le reniant violemment en retournant à la nature simple, c’est ainsi que peu à peu l’art est redevenu pour beaucoup un langage général. Malgré la diversité de races, de traditions, de religions, on a retrouvé dans l’art japonais, chinois, indou, javanais, l’objet qui était le point de départ de la communion humaine, l’amour et l’admiration de la nature. »

« Le raisonnement a déformé tous les arts et fait ennemis des hommes qui foulaient le même gazon, dont le même fleuve enchantait les yeux et que le même ciel faisait rêver sur le mystère de la conscience humaine.